Haïti-Insécurité: Les 72 heures passent et des citoyens trépassent à Portail léogane
- Ret Enfòme
- 30 avr. 2020
- 2 min de lecture

Texte par: Mikerlange Registe
La déclaration du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Me Lucmane Delile, en date du 24 avril 2020, exigeant les riverains du village de Dieu qui ne sont pas de mèche avec les gangs de vider les lieux dans 72 heures, semble altérée la situation à l'entrée sud de la Capitale.
Plus d'une semaine après cette déclaration qui a suscité pas mal d'opinions divergentes, des actions concrètes ne cessent de se faire attendre. Entre temps, la liste des victimes au sein de la population civile continue de s'allonger.
Une situation qui nuit à la tranquillité des habitants et des usagers de la zone. Ainsi, une habitante du bicentenaire qui souhaite garder l'anonymat, d'un air furieux, déplore l'absence de l'État dans ce climat d'insécurité « il n'y a pas d'État pour nous, car tous les jours le sang coule à flot; aucune mesure sérieuse n'est prise en conséquence » déclare-t-elle. « nous n'avons aucune garantie que l'État va améliorer la situation, d'ailleurs il nous a demandé de laisser nos demeures » conclut-elle.
Des personnalités du paysage politique et celles de la société civile apprécient différemment la décision du titulaire du Ministère de la Justice; de son côté, le Secrétaire Général du RDNP, Monsieur Éric Jean Baptiste, estime que la décision n'est pas mauvaise si le but est de parvenir au bien être collectif. « On peut tuer des centaines de personnes pour sauver l'humanité » affirme l'ancien candidat à la présidence.
Pour sa part, le numéro 1 du Réseau National de la Défense des Droits Humains (RNDDH), Monsieur Pierre Espérance, ne cache pas ses inquiétudes sur le nombre de victimes qu'une telle opération peut engendrer dans le rang des plus démunis et inviter l'État à agir sur la variable causale. « L'État doit chercher la vraie cause du problème au lieu de se lancer dans une opération qui peut être soldée en massacre » dit-il.
Il faut préciser qu'entre temps des citoyens tombent sous les balles des bandits. C'est le cas de deux citoyens qui se sont fait tués par des gangs le jeudi 30 avril à portail léogane, ce qui a suscité une peur bleue chez les usagers de la route qui ne savent à quel Saint se vouer. À quand est-ce une enquête sur la provenance des armes entre les mains des bandits et sur comment s'approvisionnent-ils en munitions?
Commentaires