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THOMASSIQUE COMMUNE AGONISANTE!





écrit par: Baby Stanley Pierre


Plus de deux mois après l’urgence sanitaire déclarée par les autorités haïtiennes sur toute l’étendue du territoire national suite à la propagation de la pandémie Coronavirus en Haïti, THOMASSIQUE reste et demeure l’une des plus vulnérables commune en Haïti par son manque d’équipements sanitaires, par ses faibles moyens financiers, par la surpopulation, par la négligence des citoyens et par la non intervention de l’Etat au sein de la population.


Classées par catégorie, certaines communes dans la République sous l’influence, accointances politiques de leurs maires ont pu bénéficier quelque chose mais insignifiant pour satisfaire leurs habitants. D’autres n’ont rien bénéficiées par mauvaise gestion, l’incompétence, l’insouciance, la cupidité de leurs chefs, ce qui engendrent une épée Damoclès au dessus de leur tête. A partir de ce fait, la discrimination de certaines communes en termes de Droit s’amplifie. Et pour pallier à ce problème, il est bon qu’on puisse mettre sur les acquis démocratiques quant à la possibilité aux communes de jouir de même Droit en termes d’avantages sociaux.


Certes, en Haïti toutes les communes sont vulnérables mais il y en a qui sont plus que d’autres : celles qui sont négligées par l’Etat, qui n’ont pas de bras politiques puisque c’est désormais dans notre culture politique « le groupe qui est au pouvoir est le groupe favori et c’est ce dernier qui bénéficie tous les atouts d’où la nécessité d’une attention soutenue de certaines communes.


La commune de THOMASSIQUE avec une superficie de 262,01 km2, deux (2) sections communales (Matelgate et Lociane), la section Matelgate avec (79) soixante-dix-neuf localités et la section de Lociane avec (89) quatre-vingt-neuf localités qui de nos jours dépasse largement le chiffre de recensement par estimation de 2009 environ 57 496 habitants est considérée comme l’une des plus vulnérables puisque c’est une commune politiquement divisée entre deux clans (neg anwo bouk, neg anba bouk) très marginalisée : sans présence d’aucune infrastructure (commune totalement poussiéreuse) ; deux lycées (un fonctionnel, l’autre en construction depuis 2013) ; deux écoles nationales et trois (3) collèges privés qui ne respectent même pas les normes de construction établies par le MENFP ; pas de lieux de loisirs, il n ya qu’un espace inachevé incapable de recevoir des centaines de thomassiquois qu’on appelle place publique ; pas de marché public, les commerçants exposent leurs marchandises par terre, certains font des tonnelles en bois avec des toits en paille où une allumette passée anéantira le tout ; deux dispensaires non équipés et quelques boutiques dans lesquelles on vend des produits alimentaires et certains importés de la République Dominicaine.


Aujourd’hui nous faisons face à la covid-19, une maladie qui met le monde à genou, qui effraie les autorités des plus grands pays du monde. Pandémie dévastatrice, pourtant Haïti n’est toujours pas prêt pour lutter contre cette gigantesque pandémie, malgré l’effort de certaines collectivités locales, l’aide de certaines organisations nationales et étrangères, les supports de certains citoyens engagés et de certains candidats influents qui rêvent de briguer la magistrature suprême de l’Etat. Les communes sont toujours à risque.


Aucun remède n’est encore trouvé, les experts exhortent les gens à : RESPECTER la distanciation sociale, S’INFORMER, ECOUTER les consignes des autorités et à APPLIQUER les principes d’hygiène (se laver régulièrement les mains, rester à la maison, désinfecter les objets utilisables et porter un masque dans les lieux publics). Dans une commune marginalisée comme thomassique : Comment les habitants pourront leur protéger en se lavant régulièrement les mains quand ils font face à une pénurie d’eau depuis une décennie ? Comment pourront-ils s’informer tranquillement quand l’électricité est de l’or ? Comment pourront-ils soigner en cas de contamination excessive des gens quand il y a qu’un petit centre de santé non équipé avec seulement environ (13) treize personnels ? Comment contrecarrer la covid-19 avec une population négligente, incrédule face à leurs autorités qui se rassemble par milliers tous les vendredis pour vendre leurs marchandises ?


La commune est exposée à nue face à la covid-19, aucune préparation n’est constatée. Pas d’eau pour se laver les mains, la panique pour en trouver est récurrente, certains parcourent plus de (10) dix kilomètres. Dans certaines zones l’endroit où les animaux boivent et les gens puisent de l’eau est pareil. Les habitants vivent une situation lamentable. Jusqu’à date dans certaines zones reculées les gens ne connaissent pas encore l’existence de cette pandémie par manque d’information tandis que l’obligation est faite à l’Etat de donner publicité par voie de presse parlée écrite et télévisée à tout ce qui touche la vie nationale (art 40 constitution). D’autres qui reçoivent l’information sont bouleversés par leur manque de moyen pour s’approvisionner des produits de première nécessité et des désinfectants à base hydro alcoolique. Certains ne peuvent pas rester confiner par manque de nourriture faute de l’Etat par la non redistribution sociale en protégeant les plus faibles. Dans le petit centre de santé les personnels se plaignent qu’ils n’ont même pas de gant pour soigner une blessure. Dès lors, on constate une cuisante défaite de l’Etat qui est incapable de faciliter la sécurité des vies et des biens territoriales, de donner tous les services de base à les citoyens, d’aider les thomassiquois qui sont démunis, maltraités, leurs droits ne sont pas respectés a lorsque l’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le Droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la déclaration universelle des Droits de l’homme (art 19 de la constitution).


THOMASSIQUE étant zones frontalières à plusieurs points qui convergent vers la République Dominicaine (saltadere, nan kwa, bokbanik), aucune présence des forces de l’ordre n’est constatée pendant que chez nos voisins la covid-19 est très féroce, leurs chiffre de contamination nous dépasse largement ce qui nous rend encore plus vulnérable.


La commune de THOMASSIQUE qui est malade jusqu’aux os devrait avoir une considération spéciale, car malgré tout, la capitale dépend en grande partie de nos paysans, de nos femmes laborieuses (madan sara) qui transportent au jour le jour certains produits comme : le maïs, le pois Congo, du miel, du coton, du citron vert, de la pistache, du tamarin, du tabac et certaines volailles. Nos agriculteurs devraient avoir un encadrement adéquat.


Enfin, THOMASSIQUE commune agonisante nécessite un recours sans aucun délai d’attente puisque les habitants vivent dans des situations infrahumaines ne leur permettant pas de faire face à l’imminent fléau qui leur menace, les zones stratégiques ne sont pas protégées, les habitants ne respectent pas les consignes venant des autorités et le seul moyen d’éviter une propagation intense, une mortalité massive ce sera de maintenir des mesures strictes et drastiques de confinement pendant une longue période d’où la nécessité d’une intervention urgente de l’Etat au plus haut niveau à THOMASSIQUE.

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