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L'Université d'Etat d'Haïti , coincée dans une impasse face au Covid-19

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    Ret Enfòme
  • 31 mai 2020
  • 4 min de lecture

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écrit par: Kattiana Jean

Le 20 mars 2020 renvoie à la date où le président de la république d'Haïti, en l'occurrence, Monsieur Jovenel Moïse, a annoncé l'état d'urgence sanitaire d'un mois sur le pays en vue de lutter contre la propagation du Covid-19. Sous l'emprise de cette décision, l'Université d'État d'Haïti ( UEH ) était dans l'obligation de fermer ses portes. Cela fait plus de deux (2) mois depuis que les cours sont totalement suspendus, et, aucune structure n'a été instaurée pour réorganiser l'enseignement au sein de l'UEH. Même à distance, car nous devons servir de la technologie au sein du milieu universitaire en vue de reprendre les activités scolaires. Ce qui permettrait de rattraper la révolution technologique où l'ère de la fin du 20e siècle et du debut du 21e siècle en sont la marque.


Dans l'objectif de sauver cette année académique, le 21 avril dernier le conseil exécutif de l'Université d'Etat d'Haïti dans un circulaire a annoncé aux décanats, directions et coordinations des entités de l'UEH que deux (2) outils "TIC" dont une plateforme pédagogique numérique seront mis à la disposition des enseignants pour faciliter la poursuite des cours à distance. Une décision qui ne devrait pas être prise à la hâte mais, de préférence après maintes réflexions et planifications. Vu les problèmes de base qui persistent encore et aucun élément de solution n'a été proposé, cette décision a laissé d'énormes doutes.


Dans plusieurs zones du pays l'électricité se fait de plus en plus rare et le black-out s'installe un peu partout. D'autre en plus, l'accès à l'internet qui est un élément primordial pour le bon déroulement des cours en ligne est limité et les étudiants ne sont pas épargnés face à ce problème. Sans oublier que dans un pays moins avancé (PMA) comme Haïti le manque de matériels pourrait entre autres représenter un obstacle majeur pour certains. Dans une situation pareille, formation à distance sans électricité, sans accès à l'internet, sans téléphone intelligent, ne fait allusion qu'à un projet creux qui mérite de réviser sa faisabilité .


Laissant de vives discussions dans le milieu universitaire, Kervens Arisma un étudiant de la faculté des sciences (FDS) de l'Université d'Etat d'Haïti donne son avis sur cette mesure prise par le rectorat . " Oui, ce projet est réalisable s'ils (les membres du rectorat et du gouvernement) sont enfin prêts à investir pleinement dans l’éducation. Mais, tenant compte des dispositions à prendre, je dirais non. À l'instant Où je te parle, je viens de passer deux jours sans une poussière d'électricité pourtant, je suis non loin du centre ville à Delmas, sachant que l'université regroupe des étudiants de tout le pays, alors, que dire de ceux qui sont à la campagne, dans les endroits reculés qui n'ont quasiment pas d'électricité ? Où le réseau n'est pas fiable. À moins que le rectorat compte les négliger ? Je ne veux même pas parler de la crise économique qui nous ravage. Comment faire pour avoir de l'internet régulièrement ? Et quel internet ? Je crois que, si le rectorat n'arrive pas à satisfaire d'abord ces besoins et bien d'autres encore, il est sûr qu'on soit sur la bonne voie pour former des étudiants rachitiques de qui, le pays souffrira sûrement à l'avenir. Je comprends que le rectorat veuille agir, je veux aussi qu'il sache que nous remarquons ses tentatives, mais comme l'a affirmé Vincent Ogé "Évitez donc par votre prudence un mal que vous ne pourriez calmer!! ", lâcha-t-il.


"Dans une situation pareille, qu'y a-t-il de mieux que de rester chez soi et poursuivre ses études? En effet, c'est la décision idéale qui peut être adoptée à la crise actuelle. Cependant qu'en est-il de notre réalité de black out 24/24 ? A cela s'ajoute la difficulté d'avoir accès à l'internet illimité, l'absence ou le manque de matériels nécessaires, on ne peut le nier, nombreux sont ceux n'ayant pas d'accès à un ordinateur portable.Tant de questionnements, tant de considérations à faire pour maintenir cette décision. Comme disait Henry Bergson, un problème bien posé est à moitié résolu, alors Il fallait d'abord identifier les obstacles et s'en débarrasser avant même de penser à un éventuel sauvetage de l'année académique qui était déjà en péril d'ailleurs." argue une étudiante de l'Institut National d'Administration, de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI) qui a voulu garder l'anonymat.


Une chose est sûre, la condition sine qua non pour que ces cours se réalisent en bonne et due forme, est que l'État prenne à temps des mesures concrètes comme: résoudre le problème de black out, le manque de matériels et rendre plus accessible l'internet. En revanche, des problèmes depuis des années qui ont persisté, les responsables concernés seront-t-ils prêts à les résoudre seulement en quelques semaines pour rendre ce projet de cours en ligne réalisable? On ne peut que rester perplexe devant cette situation et attendre le mot du rectorat qui dit avoir trouvé une formule pour commencer les cours au début du mois de mai. Bien que le mois touche déjà à sa fin et aucune tentative n'a été remarquée au côté du rectorat .

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